La section Finances à la rencontre de la Secrétaire Générale de Bercy
Une délégation de SERVIR conduite par Christian de Boisdeffre, associant Véronique Bouvelle (promotion Apollinaire), Méline Hardy ( Baker), Line Mazuir (CGefi) a rencontré en juillet la Secrétaire Générale de Bercy avec son équipe et les principales directions du ministère pour aborder les suites données au sein du Ministère à la réforme de l’encadrement supérieur ainsi que les dispositifs d’aide pour les jeunes parents.
Les éléments ci-dessous ont été partagés avec la Secrétaire Générale :
1/ les suites données à la réforme de l’encadrement supérieur (dans l’ordre chronologique, de la sortie d’école aux milieux/fins de carrière):
-appariements* : les élèves comme les services sont inquiets face à ce qui apparaît aux yeux de beaucoup comme une « usine à gaz ». Le travail en amont pour les bureaux en centrale n’est pas évident, au regard des règles fixées. Les obligations d’anonymat et surtout d’interdiction de contacts entre les élèves et les services peuvent sembler peu compréhensibles et, au final, contre productives (pertes de temps ; risques de mauvaises orientations et, à terme, de recrutements directs extérieurs plus rapides par les directions, voire de reconstitution de recrutements directionnels). Après cette année de rodage, il conviendra de revoir le dispositif.
Point de vigilance : une concertation des DES des directions et ministères est souhaitée, de même qu’une rencontre entre SERVIR et les DES. La DIESE est également saisie.
*Voir l’article d’Isabelle Saurat
- mobilités. La réforme en faisait une de ses priorités. Les retours sur le sujet sont contrastés : peu d’avancées sur les mobilités interministérielles ; à Bercy en interne, les changements sont encore peu visibles.
Les durées d’ancienneté en poste avant mobilité sont variables suivant les directions, voire au sein d’une même direction. Une attention particulière plus marquée pourrait être portée aux AE parents avec de jeunes enfants, et aux cadres plus âgés (3e concours ou autre) qui ont déjà derrière eux une première partie de carrière.
Les mobilités extérieures au ministère, encouragées en principe par la réforme, pour vraiment se développer devraient être davantage anticipées et valorisées (au retour).
Deux exemples : des échanges accrus espérés DGFiP/Douane, avec deux maisons qui techniquement sont voisines. Des passerelles plus nombreuses aussi avec la DB (ce qui permettrait l’acquisition par un plus grand nombre d’une culture budgétaire).
Des mobilités tous azimuts et insuffisamment longues n’ont guère de sens. Les métiers et leurs spécificités s’acquièrent.
- concurrence des contractuels. Ce sujet, moins marqué à la DGFiP qu’ailleurs (IGF, DGT, DGE) inquiète une large partie des cadres. Une plus grande transparence serait la bienvenue et permettrait d’aborder la question de façon plus sereine (données chiffrées et comparées sur une période suffisante, à différents stades : début ; chefs de bureau, sous-directions).
- régions d’origine et d’affectation. Il a été constaté, dans certains réseaux, des choix d’affectation parfois trop marqués par le souhait des cadres sup (comme des agents mais le problème ne se pose pas dans les mêmes termes) de venir ou revenir, sur une longue durée, dans leur région d’origine. Ceci pourrait poser problème, pour les N° 1 ou 2, par rapport aux obligations d’indépendance et de neutralité.
- débouchés, fins de carrière. La disparition des corps traditionnels de débouchés, le vieillissement, nécessitent un investissement renouvelé des services RH et des DES. Des échanges de bonnes pratiques pourraient associer également les DRH du Ministère des Armées, du MAE et de l’Intérieur.
2/ Accompagnement des jeunes parents.
-Le constat : des difficultés nouvelles ; une attention portée aux familles en retrait.
Longtemps le MEF est apparu en pointe sur l’action sociale, y compris au profit des familles. Mais la situation s’est nettement dégradée ces dernières années, qu’il s’agisse du logement, de l’accès aux crèches, et plus largement du sentiment d’une attention moindre portée aux mères, pères, enfants lors des mutations et dans la définition des horaires de travail.
En outre, dans le discours ou la documentation (hors guides spécifiques parentalité), si les thématiques prioritaires à juste titre comme l’égalité femmes/hommes, la diversité, l’inclusion apparaissent abondamment, presque rien n’est mentionné sur la vie quotidienne et réelle des familles. Les mots même « parents » ou « enfants » ne sont plus guère prononcés.
Ce sujet de l’accompagnement des jeunes parents par l’employeur nous est remonté maintenant comme la priorité N°1. Il touche cadres et agents et doit permettre en outre une approche renouvelée du management.
-Des initiatives à encourager
A la Direction de la Législation Fiscale la démarche initiée visant à éviter des horaires trop tardifs semble intéressante. Compte-tenu des spécificités de cette direction et des contraintes horaires au moins sur une partie de l’année, la réflexion engagée avec tout l’encadrement jusqu’à l’IP, et avec les agents doit être saluée.
Cet exemple, après analyse, ne pourrait-il pas servir à d’autres directions ? Certaines (DB, DGT) se sont dans le passé attelées à ce chantier des horaires, mais au vu des retours, la situation reste compliquée et globalement insatisfaisante.
Des « accords » doivent pouvoir être passés entre cadres sup, cadres et agents. Par exemple pour sanctuariser un après-midi ou 2 horaires moins tardifs par semaine.
Le secrétariat général pourrait encourager ces démarches qui vont dans le sens d’une égalité femmes /hommes concrète et de la prise en compte des contraintes particulières des pères et mères de famille.
C’est plus largement la responsabilité de l’encadrement, pour mieux concilier vie professionnelle et familiale, qui est en jeu
Ceci d’autant plus que faute de prise en compte des difficultés notamment d’horaires et d’accès à des modes de garde, plusieurs témoignages nous parviennent d’agents ayant dû quitter le service, accepter un congé parental « forcé » ou encore confier leur enfant à plus de 100km de Paris.
P.J.: note de Line Mazuir, sur le sujet de la garde des jeunes enfants.

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